Bétharram : la question des internats "mérite un traitement particulier", pour le président de la Conférence des évêques

Bétharram la question des internats "mérite un traitement particulier", pour le président de la Conférence des évêques

Le président de la Conférence des évêques de France (CEF), Eric de Moulins-Beaufort, a estimé mardi devant la commission d'enquête parlementaire que l'affaire des violences à Notre-Dame-de-Bétharram soulevait la question des internats, qui mérite "un traitement particulier".

"Les faits révélés à Bétharram nous mettent devant tout un pan qui est celui des internats qui sans doute n'avait pas été suffisamment identifié et qui mérite effectivement un traitement particulier", a déclaré le président sortant de la CEF, qui quittera ses fonctions fin juin.

Cette question se pose "aussi bien pour le passé, pour permettre à ceux et celles qui ont été victimes dans le passé d'être entendus (...), mais aussi pour le présent et le futur", a-t-il ajouté lors d'une audition devant la commission d'enquête sur les violences dans les établissements scolaires, créée suite à l'affaire Bétharram.

"Il faut un effort vigilant pour pouvoir s'en assurer. Pour ma part, j'étais stupéfait de découvrir que des violences comme celles de Bétharram puissent avoir existé jusqu'en 92, 94, 95, être d'ailleurs signalées à la justice sans susciter de réaction. C'est pour moi, comme citoyen français, un motif de grande interrogation", a-t-il encore dit.

Le député Paul Vannier (LFI), l'un des deux corapporteurs de la commission, a souligné lors d'un point presse que la question des internats était "centrale", car "jusqu'ici, les rares contrôles, quand ils avaient lieu, laissaient de côté, dans les établissements privés, la vie scolaire et donc les internats".

"L'un des enjeux, c'est de garantir que le périmètre des contrôles demain sera entier", a-t-il ajouté.

Le ministère de l'Education a lancé une expérimentation de questionnaires pour détecter les violences lors de voyages scolaires avec nuitées ou dans les internats, avant une généralisation prévue pour la rentrée.

M. Vannier a par ailleurs interrogé Eric de Moulins-Beaufort sur le secret de la confession, pour savoir s'il entrait en contradiction avec la nécessité de signaler à la justice des violences sexuelles.

"Le prêtre qui, à un moment donné peut-être, peut recevoir une confidence, doit évaluer comment il peut au mieux agir pour que cette information soit connue des autorités judiciaires et policières", a répondu Mgr de Moulins-Beaufort.

La confession est "un moment spécial dans lequel on assure que la parole est adressée à Dieu, et donc elle n'a pas de conséquences humaines", a-t-il ajouté, mais "si c'est un enfant ou un jeune qui est victime, il peut lui demander de lui raconter le fait en dehors".

La Rédaction (avec AFP)

Crédit image : Creative Commons / Wikimedia

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